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Passez en revue chacun des objectifs possibles
face à votre comportement de consommation
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Qu'entendez-vous par "abstinence":
s'agit-il de continuer à prendre de l'alcool mais de cesser la cocaïne... ou encore
d'arrêter de consommer tous produits psychotropes?
Précisez votre objectif d'abstinence
Abstinence totale de tous psychotropes?
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Abstinence totale de ma "drogue
privilégiée"?
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Abstinence d'alcool?
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Abstinence de toutes drogues illégales?
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Consommation modérée d'alcool
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Déterminez les fréquences et les quantités
d'alcool que vous aimeriez prendre.
Souvenez-vous qu'il existe des contingences
légales à la consommation d'alcool et à la consommation de drogues illégale et des
risques à la consommation.
Si vous choissisez de consommer
modérément et d'éviter les conséquences, par exemple:
Ne buvez pas du tout
- avant de prendre le volant ou
daccomplir une tâche pouvant être dangereuse pour vous ou autrui;
- si vous prenez des médicaments qui
peuvent provoquer une réaction dangereuse quand ils sont consommés en même temps que
l'alcool;
- si vous avez des problèmes de santé
qui risquent de saggraver si vous buvez.
Ne buvez pas pour faire face à vos
problèmes: habituellement, lalcool fait empirer les problèmes.
Ne faites pas de l'alcool un élément
important de vos loisirs.
Ne buvez pas tous les jours.
Ne buvez pas plus de 4 verres par jour
si vous êtes un homme et 3 verres si vous êtes une femme.
Ne buvez pas plus dun verre à
lheure.
Ne buvez pas plus de 16 verres par
semaine si vous êtes un homme ou 12 verres pour une femmes.
Comme les clients qui ont réussi à
devenir des buveurs modérés, tentez de maintenir votre consommation hebdomadaire à
moins de 10 verres.
Remplissez les fiches d'auto-surveillance tous les jours.
Énumérez les antécédents (circonstances ou conditions qui aboutissent à la
consommation d'alcool) et décrivez les conséquences de la consommation abusive d'alcool.
Ci-après, nous vous présentons deux fiches d'auto-surveillance dont une pour les
consommations et une autre pour les tentations de boire de lalcool.
Sirotez votre verre, mesurez la
quantité d'alcool, diluez l'alcool, buvez à petites gorgées et étalez votre
consommation sur une période prolongée, comme le font les gens qui boivent socialement.
Mangez en buvant (particulièrement des
graisses et des protéines).
Préparez-vous à l'avance pour éviter
les situations où la consommation est abusive. Évitez de boire spontanément, de façon
impulsive. Décidez à l'avance du nombre de verres et du genre d'alcool que vous allez
boire.
Adonnez-vous à des activités qui ne
sont pas propices à la consommation de quantités importantes d'alcool pour combler les
heures que vous passiez à boire avant: faites de l'exercice, suivez des cours de
formation, trouvez de nouveaux passe-temps.
Liez-vous d'amitié avec des gens qui
sont en faveur de vos nouvelles habitudes de consommation.
Souvenez-vous qu'il faut du temps et des
efforts pour réussir à apporter de tels changements à ses habitudes. L'important, c'est
de ne pas se décourager. La volonté et l'autodiscipline l'emporteront. Certaines
personnes abandonnent parce qu'elles trouvent trop dur de suivre les règles et d'agir
délibérément pendant longtemps. En revanche, si vous continuez de mettre en pratique
les règles touchant la consommation et de pratiquer la surveillance, vous constaterez vos
progrès.
Si vous n'êtes pas prêt à vous plier à une telle
discipline, il serait probablement mieux de viser l'abstinence.
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FICHES DAUTO-SURVEILLANCE
Ces deux modèles de fiches
dauto-surveillance sont tirées de "Sanchez-Craig, M., Cest assez!
Comment arrêter de boire ou réduire votre consommation dalcool, Guide
dinitiative personnelle de la FRT, 1994".
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MON OBJECTIF POUR LA SEMAINE ÉTAIT DE: ______
verres
Nombre maximum de verres par jour:
_____
Nombre maximum de jours de consommation
cette semaine: _____
Nombre de verres dalcool cette
semaine: _____
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Lun Mar
Mer Jeu Ven Sam Dim
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Nombre de bouteilles de bière de
12 oz.
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Nombre de verres de vin de 5
onces
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Nombre de verres de vin fortifié
de 3 onces
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Nombre de verres de spiritueux de 1,5
onces
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Nombre total de verres dalcool par
jour
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Nombre total de verres cette
semaine : ______
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DESCRIPTION DE MA TENTATION
Heure:___________
Lieu: _____________________
Jétais avec:
______________________________
Mes sentiments:
________________________________________________________________
Description de ma tentation:
___________________________________________________________
Je me suis dit que:
___________________________________________________________________
Voici ce que jai fait pour
résister à la tentation: ____________________________________________
Quand on ma offert de
lalcool, jai refusé en disant: _______________________________________
Ma méthode a-t-elle été
efficace? ________________________________________________________
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Certains souhaitent ne pas vivre
certaines des conséquences négatives de leur consommation tout en continuant de prendre
leur drogue de choix, de rester dans leur mode de vie. Aider quelqu'un à rester vivant,
à ne pas contracter de maladies virales, à ne pas s'impliquer dans des activités
criminelles pour payer sa survie et sa drogue... seront souvent les seuls objectifs
réalistes à poursuivre.
En contraste avec le modèle Alcooliques
Anonymes, celui de la réduction des méfaits vise à prévenir les conséquences
néfastes de la consommation, et pas nécessairement la consommation de psychotropes
elle-même. Les programmes de distribution de seringues aux consommateurs de drogues par
intraveineuses pour prévenir la transmission du SIDA, les programmes utilisant la
méthadone en remplacement de lhéroïne pour, entre autre, prévenir la
criminalité, sont des exemples d'interventions visant à diminuer les conséquences de la
consommation.
Deux éléments sont particulièrement reliés
à lintervention de prévention de la rechute. Dabord, ce modèle remet en
question les cibles de lintervention, la définition de sa réussite. En matière de
prévention de la rechute, le modèle suscite donc la question de ce qui est à prévenir.
Mais surtout, ce modèle peut permettre à plusieurs des personnes terrorisées par le
fait de quitter leur consommation ou ne le désirant tout simplement pas, dau moins
sassurer quelles pourront recevoir le support nécessaire pour éviter les
conséquences néfastes de leur consommation. Si cest bien vrai que plusieurs
personnes qui vivent un problème de dépendance à lalcool ou aux autres drogues ne
demandent pas daide, cette approche peut les attirer vers les ressources qui
travailleront avec elles les meilleurs moyens déviter certains désavantages de la
consommation.
Dès 1920 en Grande-Bretagne, le Comité
Rolleston, composé de médecins éminents, a reconnu "quil valait mieux
fournir, dans certaines situations, des drogues illégales pour que le toxicomane puisse
continuer à mener une vie utile" (Riley, non daté). Depuis, lidée de
réduire les conséquences associées à la consommation de différentes drogues, plutôt
que de seulement viser à faire cesser ou diminuer leur consommation, a considérablement
progressé, particulièrement en Europe (Angleterre, Pays-Bas...).
Ce nest quen 1987 que le
Gouvernement du Canada sest prononcé en faveur du concept de réduction des
méfaits. Ce modèle suscite de chauds débats. Certains le voient comme pragmatique et
plein de compréhension, dautres comme dangereux.
Trois croyances principales sous-tendent
le modèle de la réduction des méfaits
(Source: Westermeyer, R.; Reducing
Harm: A Very Good Idea, article disponible sur Internet, Habitsmart Homepage;
1996)
1. La dépendance nest pas une
affaire de tout ou rien. La gravité des conséquences de la consommation sétend
sur une échelle de "pas du tout" à "extrêmement" néfaste. Ainsi,
un non-consommateur est-il moins à risque quun consommateur dalcool ou de
drogues; un consommateur modéré lest moins quun surconsommateur de fin de
semaine, une personne qui inhale de la cocaïne lest moins que celle qui se
linjecte...
2. Changer un comportement se fait par
étape, labstinence totale étant pour certains létape finale.
3. La sobriété nest tout
simplement pas pour tout le monde. Accepter un tel énoncé présuppose que nous admettons
que certaines personnes vivent dans des conditions si terribles quelles sont
absolument incapables de sadapter à la vie sans alcool ni drogue. Jusquà ce
que nous soyons capables de faire en sorte que ces gens arrivent à vivre sans
dépendance, nous sommes mal placés pour les juger.
Il faut se préoccuper dabord de
la santé et du bien-être des gens, dans la mesure de ce que nous pouvons faire; en tout
cas, nous ne pouvons certainement pas leur refuser nos services. Marlatt, qui prône
depuis longtemps lapproche de la réduction des méfaits, mentionnait à la
première Conférence sur la Réduction des méfaits tenue en janvier 1996 à Seattle, que
la différence entre lapproche allemande et lapproche américaine de la
toxicomanie, est que la première considère les toxicomanes comme des personnes qui,
comme nous, font de leur mieux pour sadapter plutôt que comme des citoyens de
second ordre.
Lobjectif principal du modèle est de
diminuer les conséquences néfastes de la consommation de drogues, quelles
soient actuellement licites ou illicites. Tous les modèles visent ultimement ce but. Une
polémique importante existe non pas autour de lobjectif lui-même, puisque tous les
modèles visent à prévenir les méfaits des habitudes nocives, mais on remet plutôt en
question les moyens utilisés la plupart du temps.
En matière de prévention de la
rechute, cette approche nécessite que lintervenant se pose dabord la
question: "Quest-ce que je veux aider à prévenir?" plutôt que
"Comment vais-je laider à arrêter de consommer ou à demeurer
abstinent?" Lobjectif de prévention sexpose au négatif: "Ne pas
contracter le SIDA, ni le transmettre à mes partenaires", "Ne pas perdre mon
emploi parce que je bois trop", "Ne pas avoir blessé quelquun parce que
jai conduit avec les facultés affaiblies".
Le modèle poursuit aussi
lobjectif de rejoindre mieux la clientèle qui en a besoin. Il semble, par exemple,
quen Allemagne 80% des toxicomanes sont rejoints alors quaux États-Unis la
proportion est inversée, soit 80% qui ne le sont pas. La réduction des méfaits vise
également à faciliter le contact et à permettre aux intervenants de travailler en toute
légalité et en toute liberté de conscience à aider les dépendants de drogues
illégales qui désirent modérer leur consommation plutôt que de la cesser
complètement.
Lapproche a été jusquà
maintenant principalement appliquée pour prévenir la transmission du SIDA. Au Canada,
environ 3% des cas de SIDA chez les hommes sont reliés à lutilisation de drogues
injectables. Dans ce cas, des programmes de prévention proposent de fournir des seringues
propres aux toxicomanes. Les lois et les interventions concernant la conduite dun
véhicule et la consommation dalcool sinscrivent aussi dans ce modèle: on
enseigne aux gens comment boire sans dépasser une limite à risque de produire des
accidents.
Une fois lobjectif de prévention
bien cerné, viennent des questions comme "Quels sont les moyens que je veux et que
je peux utiliser pour arriver à prévenir les conséquences?" Selon la conséquence
à éviter, le modèle propose de linformation, de léducation et ajuste les
moyens pour arriver à aider des gens qui autrement sont à risque de conséquences
fâcheuses.
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